PASCAL, Blaise (1623-1662)
19.11.2025 00:00UTC +00:00
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CHRISTIE'S| Auctioneer | CHRISTIE'S |
|---|---|
| Veranstaltungsort | Vereinigtes Königreich, London |
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ID 1505178
Los 74 | PASCAL, Blaise (1623-1662)
Schätzwert
2000000EUR € 2 000 000 – 3 000 000
La Pascaline, ou "machine arithmétique". [Rouen, c. 1645-1650]
La création du calcul mécanique.
La naissance de l'informatique : La première machine capable de réaliser du calcul mental.
Une des 8 Pascalines connues, fabriquées par Blaise Pascal, 'le premier entrepreneur de la Tech'.
Un accord parfait entre la forme et le fond.
The foundation of mechanised calculation.
The birth of computing: the first time mental calculation is achieved by a machine.
One of only 8 surviving arithmetic machines designed by Blaise Pascal, ‘the first Tech entrepreneur’.
Perfect realisation of form and function.
La création et le développement de la machine arithmétique : une révolution scientifique.
En janvier 1640, Etienne Pascal est nommé « commissaire député par sa Majesté en la haute Normandie pour l’impôt et la levée des tailles » et s’installe donc à Rouen avec ses 3 enfants Gilberte, Blaise et Jacqueline. Dès 1642, afin d'aider son père, Blaise Pascal, âgé de 19 ans et qui a déjà prouvé des aptitudes certaines en sciences, décide de faire des recherches sur une machine à calculer mécanique. Il mettra 3 ans et fabriquera "jusqu'à plus de cinquante modèles, tous différents, les uns de bois, les autres d'ivoire et d'ébène, et les autres de cuivre, avant que d'être venu à l'accomplissement de la machine que maintenant [il fait] paraître" (Blaise Pascal, dans "Avis nécessaire à ceux qui auront curiosité de voir la Machine d'Arithmétique et de s'en servir." 1645).
Avant lui, Wilhelm Schickard décrit, dans une lettre du 20 septembre 1623 à Johannes Kepler, une "horloge à calcul" qu'il schématise, mais dont il ne subsiste aucun modèle. Il est hautement improbable que Blaise Pascal ait eu connaissance de l'invention de Schickard.
Avec sa "roue pascaline", Pascal formule définitivement les principes du calcul mécanique, impose la structure générale des machines arithmétiques et, par ses innovations, triomphe des difficultés techniques auxquelles se heurtait, jusqu'ici, sa réalisation.
La machine arithmétique sert à effectuer des additions et des soustractions mécaniquement, ainsi que des multiplications et divisions selon le principe de l'addition ou de la soustraction répétée.
Blaise Pascal a créé 3 sortes de machines arithmétiques :
- Les machines décimales pour des calculs à unités de 10, constituées de roues à 10 crans ;
- Les machines comptables pour des calculs monétaires à unités pour les deniers, les sous et les livres, constituées de roues à 12 crans, à 20 crans et à 10 crans : 12 deniers font un sou, 20 sous font 1 livre, le compte des livres est ensuite décimal ;
- Les machines d’arpentage pour les calculs des distances à unités pour les lignes, les pouces, les pieds et les toises, constituées de deux roues à 12 crans, une roue à 6 crans et 5 roues à 10 crans : 12 lignes font 1 pouce, 12 pouces font 1 pied et 6 pieds font une toise, le compte des toises est ensuite décimal.
La machine emploie un système incorporant des pignons lanternes (engrenages), très résistants, inspirés des moulins à eau ou des horloges de clocher qui furent adaptés et miniaturisés par Pascal pour sa machine. À ces engrenages, Pascal associe une invention essentielle : le sautoir, sorte de ressort qui s’arme à l’approche du déclenchement du mécanisme entraînant la roue suivante.
La complexité du mécanisme et de sa fabrication pousse Pascal, « n’ayant pas l’industrie de manier le métal et le marteau comme la plume et le compas », à faire appel aux horlogers rouennais pour les pièces de sa machine. Ces derniers s’empressent d’essayer de les reproduire à leur profit.
"(...) j'ai sujet particulier de te donner ce dernier avis, après avoir vu de mes yeux une fausse exécution de ma pensée faite par un ouvrier de la ville de Rouen, horloger de profession, lequel, sur le simple récit qui lui fut fait de mon premier modèle que j'avais fait quelques mois auparavant, eut assez de hardiesse pour en entreprendre un autre, et, qui plus est, par une autre espèce de mouvement (...) mais comme le bonhomme n'a d'autre talent que celui de manier adroitement ses outils, et qu'il ne sait pas seulement si la géométrie et la mécanique sont au monde, aussi (...) ne fit-il qu'une pièce inutile, propre véritablement, polie et très bien limée par le dehors, mais tellement imparfaite au dedans qu'elle n'est d'aucun usage (...)"
C'est l'autre innovation majeure de la Pascaline, son développement se veut "industriel". Pascal crée la première machine à calculer personnelle et pour tous. Il a besoin d’un protecteur pour éviter le vol de sa création et s’adresse donc naturellement à celui de son père, le chancelier Pierre Seguier, à qui il offre une machine dès 1645, accompagnée d’une "Lettre dédicatoire à Monseigner le Chancelier Séguier, Sur le sujet de la Machine nouvellement inventée par le sieur B. P. pour faire toutes sortes d'opérations d'Arithmétique, par un mouvement réglé, sans plume ni jetons."
« Monseigneur,
Si le public reçoit quelque utilité de l’invention que j’ai trouvée pour faire toutes sortes de règles d’arithmétique, par une manière aussi nouvelle, que commode, il en aura plus d’obligation à Votre Grandeur qu’à mes petits efforts, puisque je ne me saurais vanter que de l’avoir conçue, et qu’elle doit absolument sa naissance à l’honneur de vos commandements. (…) N’ayant pas l’industrie de manier le métal et le marteau comme la plume et le compas, et les artisans ayant plus de connaissance de la pratique de leur art que des sciences sur lesquelles il est fondé, je me vis réduit à quitter toute mon entreprise, dont il ne me revenait que beaucoup de fatigues, sans aucun bon succès. Mais, Monseigneur, Votre Grandeur ayant soutenu mon courage (…) je fis de nouveaux efforts, et, suspendant tout autre exercice, je ne songeai plus qu'à la construction de cette petite machine que j'ai osé, Monseigneur, vous présenter, après l'avoir mise en état de faire, avec elle seule et sans aucun travail d'esprit, les opérations de toutes les parties de l'arithmétique, selon que je me l'étais proposé ».
L’esprit entrepreneurial de Pascal est constant tout au long de sa vie, comme le démontre son autre grand projet, le fameux "Carrosse à cinq sols", première expérience de transport en commun de l'Histoire.
Et il est évident que Blaise Pascal veut développer « industriellement » son invention qui, il l’espère, pourrait lui rapporter quelques profits.
À partir de 1645, Pascal entreprend la construction de sa machine en petite série. Lors de sa célèbre entrevue du 23 septembre 1647 avec Descartes, il charge Roberval d’en faire une démonstration. Le 17 mars 1648, Mersenne annonce à Constantin Huygens l’invention du jeune Pascal « pour supputer sans peine et sans rien savoir ». Mais, sans le brevet, il est à craindre que des contrefaçons - "ces avortons illégitimes" - sapent la réputation de l’invention.
C’est à cette fin, qu’il demande et obtient un privilège royal, qui est signé à Compiègne, le 22 mai 1649 et qui accorde à Pascal le monopole exclusif de la fabrication et de la vente.
Si la machine arithmétique fut unanimement célébrée dans la communauté scientifique, et rend son créateur célèbre, l’entreprise commerciale n’a pas le succès escompté. La machine, difficile à appréhender, aux coûts de fabrication importants, est vendue au prix considéré comme excessif de 100 livres.
Les recherches considèrent qu’une vingtaine de machines auraient été construites, principalement pour des cabinets de curiosité, 8 sont conservées aujourd’hui dont 3 ou 4 provenant de la famille de Pascal, ce qui prouve le faible succès commercial.
Blaise Pascal, "le premier entrepreneur de la Tech" (Cédric Villani).
À la suite de sa Lettre dédicatoire à Monseigneur le Chancelier, Pascal écrit un texte fascinant, l'avis nécessaire à ceux qui auront curiosité de voir ladite Machine, et s'en servir, qui est un modèle de marketing commercial que n'aurait sans doute pas renié Steve Jobs.
Tous les thèmes aujourd’hui régulièrement développés par les entrepreneurs de la Tech moderne y sont exposés tels des règles canoniques pour le succès commercial de son innovation :
Et sans préambule aucun, il expose son premier point, utilisant sa si chère didactique, dès la première phrase : révolutionner la vie quotidienne en la simplifiant.
« Ami lecteur, cet avertissement servira pour te faire savoir que j'expose au public une petite machine de mon invention, par le moyen de laquelle seul tu pourras, sans peine quelconque, faire toutes les opérations de l'arithmétique, et te soulager du travail qui t'a souvent fatigué l'esprit, lorsque tu as opéré par le jeton ou par la plume ».
Avant la machine arithmétique, les seules aides matérielles au calcul mental étaient l’écriture ou les jetons, mais qui ne sont que des aides au calcul.
Pascal rejette ces deux méthodes pour faire toutes les opérations, « méthodes (…) qui (…) sont pénibles, composées, longues et peu certaines » au profit d'une troisième méthode, « totalement nouvelle et qui n’a rien de commun » avec les deux connues et avec qui les opérations sont désormais « faciles, simples, promptes et assurées ».
Mais cette simplification des calculs du quotidien ne va pas sans une révolution scientifique majeure, un travail préalable gigantesque et la conception d’un mécanisme particulièrement complexe : l’alliance de la mécanique, de la géométrie et de la physique. « La facilité de ce même mouvement des opérations (…) est toute apparente ». Pascal épargne le futur acheteur de cette « conférence (sur) la construction et l'usage de cette machine ». Et de poursuivre sur « l'embarras et la difficulté qu'il y eût eu d'exprimer par écrit les mesures, les formes, les proportions, les situations et le surplus des propriétés de tant de pièces différentes », comparant sa machine à une montre. Un acheteur de montre ne souhaite pas systématiquement comprendre son mécanisme mais veut lire l’heure simplement ; l’acheteur de la Pascaline n’a pas nécessité de connaître son élaboration, il veut calculer simplement. Il assure donc ici à son « lecteur » c'est-à-dire son futur acheteur, une utilisation simple, accessible à tous pour une relation directe, presque complice avec son instrument.
Cette simplification, cette démocratisation ne se fait cependant pas, dans l’esprit de Pascal, sans un souci de commodité, de solidité voire même d’élégance. On dirait aujourd’hui qu’il soigna le « design » de sa machine. « J'ai pris la patience de faire jusqu'à plus de cinquante modèles, tous différents, les uns de bois, les autres d'ivoire et d'ébène, et les autres de cuivre, avant que d'être venu à l'accomplissement de la machine que maintenant je fais paraître, laquelle, bien que composée de tant de petites pièces différentes, comme tu pourras voir, est toutefois tellement solide, qu'après l'expérience dont j'ai parlé ci-devant, j'ose te donner assurance que tous les efforts qu'elle pourrait recevoir en la transportant si loin que tu voudras, ne sauraient la corrompre ni lui faire souffrir la moindre altération ».
Enfin, il explique l’importance de l’authenticité de la machine pour assurer le « lecteur » du fonctionnement. Les pâles copies, « ces inutiles avortons », ne sont que des coquilles vides. L’innovation, le progrès, la révolution scientifique qu’est sa machine doit être assurée, confirmée par son créateur. Il en appelle une fois encore à son protecteur, le Chancelier Séguier : « Monseigneur le Chancelier, ayant daigné honorer de sa vue mon premier modèle et donner le témoignage de l'estime qu'il faisait de cette invention, me fit commandement de la mettre en sa perfection ; et, pour dissiper la crainte qui m'avait retenu quelque temps, il lui plut de retrancher le mal dès sa racine et d'empêcher le cours qu'il pourrait prendre au préjudice de ma réputation et au désavantage du public par la grâce qu'il me fit de m'accorder un privilège qui n'est pas ordinaire, et qui étouffe avant leur naissance tous ces avortons illégitimes qui pourraient être engendrés d'ailleurs que de la légitime et nécessaire alliance de la théorie avec l'art. »
Et, afin d’assurer à ces acheteurs l’authenticité et donc la qualité de la machine, Pascal travaille, avec l’appui de son protecteur à l’obtention du « privilège royal », équivalent du brevet, lui assurant le monopole de la fabrication et de la commercialisation de son invention. Et le privilège lui fut accordé le 22 mai 1649, non seulement pour son modèle actuel d’appareil, mais pour toute machine arithmétique, dans l’optique des améliorations qu’il envisage à cette époque mais qu’il ne réalisera pas.
Quelques années plus tard, il offrit un exemplaire à la reine Christine de Suède, mais ne put perfectionner sa machine. La course à l’innovation pour le calcul mécanique commençait et ne s’arrêterait plus.
La postérité : la naissance de l'informatique
Le génial Pascal a ouvert la voie pour la mécanisation du calcul.
Jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, la Pascaline reste la machine arithmétique de référence.
Les Encyclopédistes la détaillent avec précision et l'illustrent dans l’article sur l’Arithmétique : « (…) L’Arithmétique instrumentale est celle où les règles communes s’exécutent par le moyen d’instrumens imaginés pour calculer avec facilité & promptitude : comme les bâtons de Neper ; l’instrument de M. Sam. Moreland, qui en a publié lui-même la description en 1666 ; celui de M. Leibnitz, décrit dans les Miscellan. Berolin. la machine arithmétique de M. Pascal, dont on donnera la description plus bas, &c ».
L’article met l’accent sur une pièce en particulier du mécanisme « qui se trouve chargée d’un si grand nombre de fonctions que le reste de la machine en devient très difficile à expliquer ».
Si les machines « additionneuses », qui virent le jour dans les années suivant la mort de Pascal (1662), sont toutes des répliques plus ou moins améliorées de la Machine arithmétique du génie auvergnat, c’est bien le sautoir qui permet les innovations les plus importantes, dont la machine arithmétique de Leibniz, munie de cylindres cannelés, qui, la première, permet d’effectuer mécaniquement des multiplications et des divisions ; pendant que Morland, à peu près au même moment, mécanisait les « bâtons de Napier ». (Il ne survit qu’un seul exemplaire de chacune de ces machines dans des musées allemands et italiens).
Hors d’Europe, la révolution mécanico-scientifique de Pascal fait également sensation.
Vers la fin du XVIIe siècle, les échanges diplomatiques se développent entre la France et l’Empire de Chine. Et en 1688, Louis XIV envoie six missionnaires jésuites, menés par Joachim Bouvet, en Chine en tant que « mathématiciens du roi ».
Ils échangèrent sur de nombreux sujets scientifiques et notamment sur la Pascaline.
Quelques temps plus tard est créée par l’Atelier impérial du département de la Maison impériale Qing, une machine arithmétique à disques manuels en laiton, selon les principes structurels de la Pascaline. Un exemplaire est toujours conservé au Palace Museum à Beijing (00141816).
Au-delà des calculatrices mécaniques, Pascal est donc le premier à créer une machine qui exécute des opérations arithmétiques automatiquement, ce qui, à l’époque, étaient jusque là le privilège du cerveau humain. Dès 1801, Jacquard, des « métiers », consolide les premières machines programmables en améliorant les machines de Bouchon, de Falcon et de Vaucanson et diffusa, comme Pascal avant lui, son invention. Quelques décennies plus tard, Charles Babbage fusionna les inventions de Pascal, Leibniz et Jacquard pour créer une « machine à différences ». Il entre en correspondance avec Ada Lovelace qui traduit pour the Scientific Mémoirs, un article sur la machine de Babbage. Elle créa alors un algorithme pour calculer les nombres de Bernoulli qui est considéré comme le premier véritable programme informatique. Il faudra ensuite attendre près de 100 ans pour voir l’apparition des premiers ordinateurs.
Et ce n'est que dans les années 1930 qu'Alan Turing formalisa une telle notion de calculateur universel qui manipule des symboles généraux.
Blaise Pascal, à 19 ans, créa donc la toute première machine à calculer mécanique, la première machine à exécuter le travail jusqu’ici exclusivement fait par le cerveau humain.
Des 8 exemplaires de la machine arithmétique aujourd’hui répertoriés, on en compte 5 à système comptable, 2 à système décimal et une seule et unique machine d’arpentage, celle de la collection Léon Parcé.
Paris : Centre National des Arts et Métiers
- « La machine vérifiée par Pascal le 20 mai 1652. Reine Christine de Suède ».
Machine décimale : 6 roues – 10 rayons, elle porte une note autographe de Pascal « Esto probati instrumenti symbolum / Hoc / Blasius Pascal Arvernus / Inventor / 20 may 1652 ». [Que cela soit la marque d'un instrument vérifié. Blaise Pascal Auvergnat, Inventeur, 20 mai 1652]
Il s’agit vraisemblablement de l’exemplaire offert par Pascal à la Reine Christine de Suède en 1652 et qu’il accompagne d’une lettre datée juin 1652. Elle entre à la bibliothèque du roi en 1733.
Inv : 823-1
- La machine du Chancelier Séguier
Machine comptable : 8 roues – 6 de 10, 1 de 20, 1 de 12
Elle porte la dédicace autographe indiquée plus haut.
Cet exemplaire historique fut acheté pendant la Révolution, au marché à la ferraille de Bordeaux et conservé dans cette ville jusqu’en 1950, date à laquelle il fut vendu à la société IBM qui l'échange avec le Musée des Arts et Métiers de Paris contre la machine portant le numéro d'inventaire 7 644, le 15 octobre 1951.
Inv : 19600
- La machine de Louis Périer.
Machine comptable : 8 roues – 6 de 10, 1 de 20, 1 de 12
Cet exemplaire comporte 6 poinçons : 4 aux fleurs de lis, 2 à l’agneau pascal qui sont frappés après l’obtention du Privilège royal en 1649.
Elle porte une note manuscrite, probablement de la main de Louis Périer : « Celeberrimae scientiarium Academiae Parisiensi Instrumentum hoc Arithmeticum a D. Blasio Pascal inventum et probatum offerebat nepos ejus ex matre anno Domini M.DCCXI. Perier Presbiter Canonicus Ecclesiae Claramontensis » [à la très célèbre Académie des sciences de Paris, cet instrument arithmétique inventé et vérifié par M. Blaise Pascal [qu’] offrait son neveu par filiation maternelle, en l’année du Seigneur 1711 Perier, Prêtre, Chanoine de l’Eglise de Clermont].
Inv : 823-3
Dresde : Staatliche Mathematisch-Physikalischer Salon
- La machine de Dresde.
Machine comptable : 10 roues, 8 de 10, 1 de 20 (remplacée a posteriori par une roue de 10) et 1 de 12.
D’après Tallemant des Réaux, Marie-Louise de Gonzague qui épouse Ladislas IV Vase de Pologne en 1646, puis son demi-frère et successeur Jean II Casimir Vasa en 1649, emporta 2 machines arithmétiques. En 1695, le trône de Pologne revient à l’électeur de Saxe, ce qui expliquerait le transfert de la machine à Dresde.
Collection IBM – en dépôt permanent à l’Arithmeum de Bonn.
- La machine IBM
Machine comptable : 8 roues – 6 de 10, 1 de 20, 1 de 12.
Elle faisait partie des collections du Centre National des Arts et Métiers de Paris et fut échangée contre la machine du Chancelier Séguier 15 octobre 1951.
Ancien Inv : 7644
Clermont-Ferrand : Museum Henri Lecoq à
- Machine de Marguerite Périer
Machine décimale : 8 roues de 10.
Elle est léguée par Marguerite Périer par testament à l’Oratoire de Clermont : « je leur donne aussy ma machine d’arithmétique, inventée par Monsieur Pascal mon oncle, et mesme deux ou trois s’il y en a autant ches my, lors de mon deceds, et mesme des pièces pour en faire d’autres, s’il s’en trouve ches moy ».
Si l'on perd sa trace après les dispersions des biens de l’Oratoire à la Révolution, elle est bien localisée dans les collections des Archives du Puy-de-Dôme au début du XIXe siècle, comme l’atteste une lettre du 3 novembre 1827 du maire de Clermont-Ferrand, Antoine Blatin, qui demande son transfert à la bibliothèque publique de [sa] ville, « aux pieds de la statue de Pascal, comme un monument à son génie ». Elle est donc bien transférée à la Bibliothèque puis rejoint le musée Musée Bargoin vers 1903, puis le Musée de Ranquet et enfin le Museum Henri Lecoq en 2005.
Côte : MHLCLFD-138
- Machine du Chevalier Durant-Pascal.
Machine comptable : 5 roues, 3 de 6, 1 de 20 et 1 de 12.
On connait l’exemplaire des Lettres de Dettonville appartenant au Chevalier Durant-Pascal dans lequel il note, vers 1804 :
« je recommande en même temp à ma famille de ne jamais se défaire de deux machines arithemetique faites par blaise pascal, outre le mérite quelles ont pour nous, d’avoir éttée composées par ce grand homme, elles ont encor celui d’etre absolument les seules qui existent dans ce pays-ci [l’Auvergne] (…) la plus petite des deux machines qui a cinq rouës, a le merite d’avoir éttée faite par pascal lui-même ; qui nayant pus trouver un ouvrier assés intelligent pour la faire, se procurat des limes et d’autres outils et fit lui-même touts les rouages qui la composent ».
Cet exemplaire reste dans la famille du Chevalier Durant-Pascal jusqu’en 1985, date à laquelle ses descendants la vendent à la ville de Clermont-Ferrand.
Si elle est clairement décrite dans la note du Chevalier, « la plus petite des deux machines qui a cinq rouës ». On ne sait pas précisément, par contre, à quel exemplaire se réfère la seconde machine mentionnée par le Chevalier.
Côte : MHLCLFD-985-23-1 (pour la machine) ; MHLCLFD-985-23-2 (pour le coffret).
De la collection Léon Parcé.
- La machine d’arpentage
Machine d’arpentage : 8 Roues : 5 de 10, 1 de 6 et 2 de 12.
La seule connue pour le calcul des distances et permet de travailler sur les toises, pieds, pouces et lignes.
D’après un témoignage, probablement de Léon Parcé lui-même, repris par Jacques Payen dans “Les exemplaires conservés de la machine de Pascal” (article paru dans la Revue d'histoire des sciences 16, 1963, p. 161-178), cette machine aurait été acquise en 1942 par Léon Parcé via un antiquaire qui l’aurait acheté chez un habitant à Varennes-sur-Allier, commune située à 80 km de Clermont-Ferrant, pensant être une boite à musique.
La localisation de la découverte, à moins de 100 km de Clermont-Ferrand, ainsi que l’absence de certitudes quant au destin des machines de Marguerite Périer qu’elle dit posséder dans son testament ou celui de la seconde machine mentionnée par le Chevalier Durant-Pascal, rendent probable que cette machine d’arpentage provienne de Blaise Pascal via sa nièce Marguerite.
Il semble logique que la famille ait gardé un exemplaire de chaque machine créée par Pascal, une décimale (celle dite de Marguerite), une comptable (celle du Chevalier Durant-Pascal) et une d’arpentage (la machine Parcé). De plus, la Pascaline de la collection Parcé a été entièrement fabriquée à la main, selon le procédé utilisé par Blaise Pascal : « n’ayant pas l’industrie de manier le métal et le marteau », il maniait la lime. Chaque pièce de cette machine est faite à partir de blocs pleins. Cette théorie intéressante ne pourra sans doute jamais être prouvée. Jean Mesnard pense qu’ « à en juger par son lieu d’origine, [cet exemplaire] aurait été vendu par Pascal en Auvergne ou en Bourbonnais », il s’agirait donc d’un des très rares exemplaires qui auraient été vendus.
Aucune pascaline n'est conservée en dehors de l'Europe continentale.
La machine d'arpentage.
Machine servant au calcul des distances avec, de droite à gauche, les lignes (roue à 12 crans), les pouces (roue à 12 crans), les pieds (roue à 6 crans) et les toises (5 roues à 10 crans). Les cylindres à numérotation comportent des bandes de papier collées et numérotées selon l'unité à l'encre. Les cylindres portent des numéros gravés de "premier" à "8".
36 x 12,5 x 6,5 cm.
Laiton, bronze, acier (axes des cliquets), papier et encre.
Boite réceptacle en bois de genévrier, réglettes de même essence, peintes et collées à la structure, ouverture sur la partie inférieure de la boite, armoiries de la famille Pascal de l'époque sur la face antérieure (modèle identique à celui de la machine de Dresde). Il est vraisemblable que la boite ne soit pas strictement de l'époque de la machine.
Poinçons à l'agneau pascal et à la fleur de lys sur la plaque supérieure et sur la structure. 4 pièces manquantes : "une roue inscripteur à 12 crans, 2 écrous et un cliquet" ont été remplacées (refaites à la cire perdue et fondues en bronze d'après les pièces de la machine) et marquées "2025".
Les 4 vis qui fixent la plaque supérieure à la structure n’étaient pas d’époque. Elles ont été refaites à la cire perdue et fondues en bronze d'après les vis d'origine de la machine.
4 pièces du mécanisme de la 6e roue (écrou, roue inscripteur à crans, roue dentée et limbe) sont de fabrication postérieure (19e siècle ?). La structure de la machine comporte quelques cassures.
Provenance
? Marguerite Perier (1646-1733), avec les deux machines aujourd'hui au Musée Henri Lecoq. Son testament indique : « je leur donne aussy ma machine d’arithmétique, inventée par Monsieur Pascal mon oncle, et mesme deux ou trois s’il y en a autant ches my, lors de mon deceds, et mesme des pièces pour en faire d’autres, s’il s’en trouve ches moy »
? Don à l'Oratoire de Clermont (1733)
? Dispersé à la Révolution Francaise (1789)
Acquis en 1942 par Léon Parcé chez un antiquaire l'ayant lui-même acquis chez un vendeur habitant à Varennes-sur-Allier, situé à 80 km de Clermont-Ferrant.
Par descendance aux propriétaires actuels.
Literature
Mourlevat, Guy. Les machines arithmétiques de Blaise Pascal. Clermont Ferrand 1988. Exemplaire Parcé cité et décrit.
Payen, Jaques: “Les exemplaires conserves de la machine de Pascal”, in: Revue d'histoire des sciences 16, 1963, p. 161-178. Exemplaire Parcé cité, décrit. reproduit pp. 168-169.
Taton, René. Le calcul mécanique. Vendome 1949, 18ff.
Nathalie Vidal - Dominique Vogt. Les Machines arithmétiques de Blaise Pascal. Clermont-Ferrant : Les collections du Museum Henri-Lecoq. Volume V - Histoire des Sciences et Techniques, 2013. Exemplaire Parcé cité, décrit et reproduit pp. 68-69.
Bischoff, Johann Paul. An Attempt at a History of the Calculating Machine. Ansbach 1804 (Reprint: Munich 1990).
Williams, Michael R. A History of Computing Technology. Prentice Hall 1985.
Blaise Pascal. Oeuvres complètes. La pléiade. 1998. pp. 313-352.
Exhibited
Blaise Pascal - 1623-1662 : L'exposition de la Bibliothèque Nationale à l'occasion du 3e centenaire de la mort de l'auteur. Décrite au n° 152 du catalogue.
Blaise Pascal "Auvergnat". La Famille à l'Oeuvre". Musée d'Art de Clermont-Ferrand. 6 octobre - 8 novembre 1981. Décrite au n° 46 du catalogue
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