[JEUX SURRÉALISTES] Frédéric DELANGLADE (1907-1970)

Los 176
05.07.2023 13:00UTC +01:00
Classic
Verkauft
€ 25 200
AuctioneerCHRISTIE'S
VeranstaltungsortFrankreich, Paris
Archiv
Die Auktion ist abgeschlossen. Es können keine Gebote mehr abgegeben werden.
Archive
ID 991165
Los 176 | [JEUX SURRÉALISTES] Frédéric DELANGLADE (1907-1970)
Schätzwert
€ 4 000 – 5 000
[JEUX SURRÉALISTES] Frédéric DELANGLADE (1907-1970)
Dessins originaux et maquette d'un livre sur le Jeu de Marseille. Marseille, 1941.
Fascinante archive, composée de cartes originales dessinées par Delanglade d'après celles du groupe surréaliste, réuni à Marseille en 1941, d'une maquette originale d'un livre au sujet du jeu de Marseille, ainsi que deux tapuscrits d'un livre non publié de Delanglade.
En août 1940, l'Emergency Rescue Committee américain envoie le journaliste Varian Fry (1907-1967) à Marseille, avec pour objectif de permettre aux individus jugés "poursuivis et indésirables" de quitter le territoire français, alors qu'ils devraient, d'après la convention d'armistice, être livrés à l'occupant. Les visas pouvant mettre plusieurs mois à être délivés, Fry loue la villa Air-Bel pour accuellir les personnes concernées.
Les premiers occupants arrivent à l'automne, dont André Breton, Jacqueline Lamba et leur fille Aube. Ils sont bientôt rejoints par nombre de surréalistes : Brauner, Dominguez, Ernst, Hérold, Lam et Péret. Le groupe se réunit fréquemment au café Au Brûleur de loups, où ils tentent de reprendre leur activité artistique et créative. L'idée du jeu de Marseille, une réinterprétation par les surréalistes du jeu de cartes traditionnel, germe lors de l'une de ces réunions.
Comme le cadavre exquis, la dimension ludique et créative de cette activité collective est aussi une manière de se soustraire, le temps du jeu, à la poigne de l'occupant et au contrôle de la France de Vichy, Paul Éluard remarquant : "plus aucun souci, plus aucun souvenir de la misère, de l'ennui, de l'habitude. Nous jouions avec les images, et il n'y avait pas de perdants". Jacques Hérold raconte : "on a transposé le jeu de portraits dessinés en jeu de cartes, puisqu'il s'agissait de faire des personnages connus. C'était au début de 1941. On jouait à l'infini, tous les jours et tout le temps, à Air-Bel et au café du Brûleur de Loups, avec un verre de vin blanc. "Alors, on joue ?" disait Breton, et il fallait jouer. Mais le jeu pouvait venir de n'importe qui".
Pour Breton, qui endosse évidemment le costume du maître du jeu, il s'agit de dépasser le jeu de cartes traditionnel et de l'arracher à ses racines profondéments ancrées dans l'Ancien Régime. Les quatre séries de cartes, rouges et noires, prennent ainsi pour symbole : la roue de la révolution, la flamme de l'amour, la serrure de la connaissance et enfin l'étoile noire du rêve. À l'as et aux figures du roi et de la dame sont substituées un génie, une sirène et un mage, incarnés dans chaque série par les figures tutélaires, presque totémiques, des surréalistes : pour la roue, Sade, Lamiel (héroïne de Stendhal) et Pancho Villa ; pour la flamme, Baudelaire, la Religieuse portugaise et Novalis ; pour la serrure, Hegel, Helen Smith et Paracelse ; et enfin, pour l'étoile noire, Lautréamont, Alice de Lewis Carroll et Freud. Comme de bien entendu, hommage est rendu à Alfred Jarry, dont le Père Ubu fait office de joker.
Le groupe tire alors au sort les personnages que chacun doit dessiner, et Jacqueline Lamba, Breton, Hérold, Masson, Brauner, Lam, Dominguez et Ernst se mettent à l'ouvrage. Pour dessiner le poulpe qui symbolise Paracelse, Breton s'inspire d'une gravure publiée dans le premier numéro du Magasin pittoresque (1833, p. 96), représentant une seiche.

Le 24 mars 1941, Breton obtient un visa pour quitter le territoire et décide partir vers les États-Unis. Avant son départ, il charge Frédéric Delanglade de dessiner un dos commun pour le jeu, et de reprendre les dessins du groupe surréaliste, pour en uniformiser le style et "pour que l'ensemble ainsi constitué garde un caractère collectif, aussi anonyme que possible" (André Breton, « Le jeu de Marseille », dans VVV, n° 2-3, mars 1943).
Les cartes sont publiées pour la première fois en 1943, dans la revue VVV. Le jeu est ensuite édité en coffret en 1983 - pour l'occasion, certaines des figures sont modifiées, comme celle de La Religieuse portugaise.

- 20 cartes de tarot originales, dessinées par Frédéric Delanglade d'après les dessins originaux de Victor Brauner, André Breton, Oscar Dominguez, Max Ernst, Jacques Hérold, Alfred Jarry, Wifredo Lam, Jacqueline Lamba, André Masson. 274 x 174 mm environ. Encre de Chine, aquarelle, gouache. Certaines en noir avec indications de couleurs à la mine de plomb, destinées à l'imprimeur.

- Maquette originale d'un livre non publié, au sujet du jeu de Marseille. 26 bifeuillets (380 x 280 mm) de vélin d'Arches. Texte manuscrit, à l'encre noire ou rouge, dessins originaux de Delanglade ou versions imprimées de ces mêmes cartes contrecollées.

Dans un emboîtage toilé gris anthracite.
L'Art en guerre. France 1938-1947. De Picasso à Dubuffet. Catalogue d'exposition, Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, 2012, pp. 68, 78-79 et 455.
Le "Jeu de Marseille" : autour d'André Breton et des surréalistes à Marseille en 1940-1941. Catalogue d'exposition, Marseille, Musée Cantini, 2003, pp. 79-81.
Alain Jouffroy, « Les jeux surréalistes entretien avec Jacques Hérold », dans XXe siècle, Le surréalisme I, nouvelle série, XXXVIe année, n° 42, juin 1974, p. 152-153.


La Bête de lumière. Circa 1958.
- Tapuscrit de travail, avec nombreuses corrections
156 ff. in-4 (270 x 210 mm), dactylographiés au recto, numérotés au crayon de 1 à 157 (pas de feuillet numéroté 154). Très nombreuses corrections, annotations, indications, recto comme verso. 4 feuillets avec dessins originaux, certains signés, de Delanglade. 1 feuillet supplémentaire, au verso d'un emballage carton, numéroté 143B, entièrement manuscrit.
- Autre tapuscrit du même texte, de même format mais sans annotations : 156 ff. in-4 (270 x 210 mm), dactylographiés au recto, numérotés au crayon de 1 à 157 (pas de feuillet numéroté 154).

Dans A Lys, écrit en 1941 mais publié en 1958, La Bête de lumière est décrit comme en préparation.

- 1 lithographie originale de Delanglade et un bifeuillet, justifié épreuve d'artiste et avec envoi, provenant de A Lys. 410 x 320 mm.
Adresse der Versteigerung CHRISTIE'S
9 Avenue Matignon
75008 Paris
Frankreich
Vorschau
05.07.2023
Telefon +33 (0)1 40 76 85 85
Fax +33 (0)1 40 76 85 86
E-Mail
NutzungsbedingungenNutzungsbedingungen
Versand Postdienst
Kurierdienst
Selbstabholung
Zahlungsarten Banküberweisung
GeschäftszeitenGeschäftszeiten
Mo 09:00 – 00:00    00:00 – 18:00
Di 09:00 – 00:00    00:00 – 18:00
Mi 09:00 – 00:00    00:00 – 18:00
Do 09:00 – 00:00    00:00 – 18:00
Fr 09:00 – 00:00    00:00 – 18:00
Sa geschlossen
So geschlossen

Verwandte Begriffe