ROBESPIERRE, Maximilien de (1758-1794)

Lot 45
29.10.2024 14:00UTC +00:00
Classic
Prix de départ
€ 24 000
AuctioneerCHRISTIE'S
Lieu de l'événementRoyaume-Uni, London
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ID 1317638
Lot 45 | ROBESPIERRE, Maximilien de (1758-1794)
Valeur estimée
€ 26 000 – 34 000
ROBESPIERRE, Maximilien de (1758-1794)
Lettre autographe signée à un ami, datée « Paris, 8 (?) juin 1790 ».

3 pp. in-8 (219 x 189 mm) sur un bifeuillet remplié, encre noire sur papier. Quelques ratures. (traces d’anciennes pliures)

Robespierre en pleine ascension politique, intransigeant et déterminé

L’actualité révolutionnaire commentée par l’Incorruptible : club des Jacobins, décret sur le droit de paix et de guerre, affaire de Marseille…

Lorsqu’il écrit cette lettre, Robespierre est en passe de devenir une figure majeure de la Révolution. Député à l’Assemblée Constituante, où il prend de plus en plus souvent la parole, il vient de quitter la Présidence des Jacobins, à laquelle il avait été élu pour le mois d'avril : « vous désirez de savoir qui m’a succédé à la présidence des jacobins. C’est M. Barnave, qui a déjà pour succession Alexandre de Lameth. » L’année suivante, le club des Jacobins fera scission, éloignant Lameth et Barnave qui rejoindront le club des Feuillants, favorable à la monarchie constitutionnelle.

Après avoir évoqué une affaire financière qu’il gère pour son ami, Robespierre s’attarde sur un conflit opposant le fondateur de l’hebdomadaire Les Révolutions de France et de Brabant, Camille Desmoulins, à son libraire : “Son journal a essuyé une espèce de révolution depuis quelques temps, son libraire l’a trompé ; il a reçu le renouvellement des souscriptions ; et il a fait continuer les révolutions de Brabant sous le même titre, par un autre écrivain”. C’est Jean-Louis Carra qui récupéra la rédaction, ce que Robespierre n’oublia pas quand il le fit désigner comme traître et guillotiner le 30 octobre 1793.

Le mois de mai 1790, précédant la rédaction de cette lettre, est animé par les débats sur l’attribution du droit de paix et de guerre. Lors des séances des 15 et 18 mai, Robespierre plaide pour que le droit de décider de la guerre ou de la paix soit une prérogative de l’Assemblée, considérant le roi comme un simple « commis de la nation » et non son représentant. Le député estime en effet que le pouvoir exécutif a toujours intérêt à multiplier les guerres, tandis que le pouvoir législatif gagne à les éviter : pour Robespierre, le grand perdant d’une guerre est toujours le peuple, qui paie en sang et en argent les décisions royales. L’Assemblée se rallie finalement à l’opinion de Mirabeau, reconnaissant au roi l’exercice du droit de la paix et de la guerre. Robespierre s'amuse que son destinataire juge le décret aussi sévèrement que lui, révélant toute son intransigeance dans une formule pleine de malice : « Je suis charmé, mon cher ami, que vous ayez jugé avec sévérité le décret sur la paix et sur la guerre ; je le suis d’autant plus que je vous ai toujours trouvé un peu trop indulgent envers les principes et les hommes faibles. »

Il commente également l’actualité nationale, notamment la prise des forts de Marseille par la foule révolutionnaire le 30 avril, ayant mené au massacre du major de Beausset qui refusait de se rendre. Robespierre se désole du traitement de l’affaire : « Combien vous auriez gémi, si vous aviez assisté à la délibération sur l’affaire de Marseille dont vous me parlez. Combien vous auriez été désabusé de l’espoir de voir punir les ennemis de l’Etat ! Et combien vous auriez tremblé pour la patrie et pour la liberté. »

Accablé de travail, il est néanmoins guidé par la nécessité de mener à bien le combat révolutionnaire, annonçant l'ampleur de la lutte à venir : « Mais que les malheureux sont à plaindre ! et que le despotisme qui les accable est encore puissant ! »

Robespierre's political rise, commenting on the news: Jacobin Club, decree on the right of peace and war, revolutionary newspapers, Marseille affair...

Adresse de l'enchère CHRISTIE'S
8 King Street, St. James's
SW1Y 6QT London
Royaume-Uni
Aperçu
16.10.2024 – 29.10.2024
Téléphone +44 (0)20 7839 9060
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