PISSARRO, Camille (1830-1903)

Lot 75
29.10.2024 14:00UTC +00:00
Classic
Prix de départ
€ 10 000
AuctioneerCHRISTIE'S
Lieu de l'événementRoyaume-Uni, London
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ID 1317671
Lot 75 | PISSARRO, Camille (1830-1903)
Valeur estimée
€ 12 000 – 18 000
PISSARRO, Camille (1830-1903)
20 lettres autographes signées à Julie Pissarro (1836-1926). Paris, Londres, Kew, Rouen, Mâcon et Le Havre, 22 mai 1889 - 21 septembre 1903.

“Peinture Pissarro & fils”. La vie artistique mouvementée du père de l’impressionnisme, et celle de ses fils, artistes à leur tour.

Dans ses lettres à son épouse, au fil desquelles émergent les grands noms du monde artistique du temps (Monet, Durand-Ruel, Mary Cassatt), Pissarro évoque avec minutie les détails de son existence créatrice. Durant son séjour à Londres et à Kew, au printemps et à l’été 1892, il l’informe des progrès de sa peinture. Il ne cache pas ses découragements passagers (“Mon travail ne va plus comme je le désirerais”), tout en partageant ses satisfactions et projets (“J’aurai bientôt fini ma série de Kew. Je crois que c’est pas trop mal, j’espère pouvoir les bien vendre [...] aussitôt arrivé, j’irai chez Mirbeau faire une grande toile de son jardin.”), bien que ses séances sur nature soient souvent contrariées par une météo capricieuse. Il visite “musées sur musées”, et se réjouit particulièrement d’un projet d’exposition de ses œuvres par la galerie Boussod et Valadon (“la salle [...] est magnifique, plus petite que chez Durand mais plus artistique, avec 30 toiles j’en aurai suffisamment”). Ayant quitté Londres, les sujets de ses toiles continuent de s’adapter aux paysages rencontrés. Il séjourne d'abord à Paris en 1893 (“Je buche mes deux toiles de l’Hôtel et je crois que ce sera épatant de grouillement”), puis à Rouen trois années plus tard (“Je fais des bateaux [...], l’un est chargé de bois arrivant de Norvège”), et voyage à Mâcon, Lyon, Cluny et Bourg-en-Bresse, villes sur lesquelles il donne ses impressions contrastées (à propos de Lyon, “une très belle vile mais les maisons sont laides, et il y a de très beau jardins, un beau Musée, les bords de la Saône sont superbes, Cluny que nous avons visité hier n’a rien de remarquable”). Çà et là, Pissarro ponctue ses lettres d’un croquis : une toile représentant un cheval blanc, une fleur, ou encore deux bateaux à la mine.

Père de l’impressionnisme mais aussi d’une nombreuse descendance, Pissarro apparaît dans ses lettres à Julie comme un mari soucieux de la vie de sa famille et de la réussite de sa progéniture. Il rend notamment compte des progrès artistiques de ses fils aînés, Lucien (1863-1944), Georges (1871-1961) et Félix (1874-1897), tous trois devenus peintres. Tandis que le premier, dont on apprend le mariage à Londres avec la graveuse Esther Bensusan, dessine pour le Courrier français, son père souhaite qu’il puisse “trouver à dessiner dans un journal anglais” et se montre admiratif du travail du second : “Georges est très bien, il fait de grands progrès en sculpture sur bois, et travaille pas mal le cuivre, son dessin est très bien, encore un peu d’expérience et cela marchera”. On devine que le troisième, surnommé “Titi”, a une jeunesse agitée et met à rude épreuve la patience de sa mère, que Pissarro conseille et rassure (“Crois-moi, ferme les yeux”). Le foyer apparaît uni par des projets communs, comme l’acquisition de la célèbre maison familiale d’Eragny en 1893. A cette occasion, le couple se voit offrir l’aide financière de Claude Monet, en reconnaissance de laquelle Pissarro suggère à Julie de lui offrir une toile, “Les Rameuses” [de pois] : “Pourquoi déranger Monet de son travail, le plus simple est [...] d’envoyer Titi porter la toile à Giverny”.

54 pp. au total, formats variés (de 150 x 100 à 229 x 180 mm). Encre noire sur papier. La lettre du 27 mai [1890] est de la main d’un secrétaire (Légères salissures et petites taches marginales sur la lettre du 22 mai 1889. Quelques taches sur la lettre du 4 mars 1893).
Provenance : nombreuses ventes Sotheby's, parmi lesquelles : 29-30 avril 1980, lots 329-336 ; 26-27 novembre 1980, lots 207-209 ; 12 mai 1981, lots 21 and 23 ; 14-15 avril 1982, lot 441 ; 15-16 novembre 1982, lots 587, 589, 590 ; 10 mai 1984, lot 387 ; 9 & 10 mai 1985, lot 362 ; 16 octobre 1985, lot 79 ; 21 mai 1998, lot 93.

"Peinture Pissarro & fils.” The eventful artistic life of the father of Impressionism, and that of his sons, artists like him. The epistolary set contains numerous letters sent from London and Kew, and tells the story behind the belated recognition of Pissarro's work.
Adresse de l'enchère CHRISTIE'S
8 King Street, St. James's
SW1Y 6QT London
Royaume-Uni
Aperçu
16.10.2024 – 29.10.2024
Téléphone +44 (0)20 7839 9060
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