Urushi-e

L'Urushi-e, terme japonais signifiant "peinture de laque", désigne une technique artistique exceptionnelle qui s'est manifestée de diverses manières dans l'art japonais. Ce style, bien que principalement associé aux estampes sur bois, ne se limite pas à ce seul support. Il se réfère aussi bien à des images utilisant la laque comme peinture sur des objets laqués en trois dimensions qu'à des peintures réalisées avec de la laque véritable sur du papier ou occasionnellement de la soie​​​​.

Spécialisé dans l'époque d'Edo du début du XVIIIe siècle, l'Urushi-e se distingue par l'utilisation de lignes noires épaisses et souvent rehaussées à la main. Les encreurs mélangeaient l'encre avec une colle animale, le nikawa, pour épaissir l'encre et lui donner un éclat rappelant la laque, appliqué non pas sur l'ensemble de l'estampe, mais pour mettre en valeur certains éléments tels que l'obi ou les cheveux d'une figure, conférant ainsi une image plus luxueuse​​.

Les œuvres Urushi-e peuvent également inclure l'usage de mica, de poussières métalliques et d'autres éléments qui rehaussent l'apparence et la valeur des travaux. Cette technique a été popularisée par des artistes tels que Shibata Zeshin, Torii Kiyonobu I et Torii Kiyomasu, qui ont incorporé des éléments d'Urushi-e dans leurs estampes​​.

L'Urushi-e est également connu pour son usage dans la peinture, où des laques colorées, produites en mélangeant des pigments avec de la laque claire, étaient appliquées. Cette pratique remonte à la période préhistorique de Jomon et a connu une popularité particulière au cours de la période Nara (8e siècle), avec de nombreuses œuvres réalisées en laque rouge sur fond noir​​.

La durabilité et la beauté de l'urushi en ont fait le choix privilégié pour une large gamme d'objets, des statues de Bouddha emblématiques aux objets du quotidien tels que les plats et les bols. Le matériau brut de la laque est une sève d'arbre spéciale collectée à la main à partir de l'arbre à laque japonais, principalement issue des forêts de Joboji, dans la ville de Ninohe, préfecture d'Iwate​​.

Aujourd'hui, 70 % du vernis du Japon provient de Joboji. Les techniques traditionnelles de laque de Joboji ont été transmises à travers les générations d'artisans et restent un matériau crucial pour la restauration et la préservation des Trésors Nationaux et des Propriétés Culturelles Importantes​​.

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