Ordres de France - du Moyen Âge à nos jours
Les ordres de France font partie du système d'honneurs d'État qui a connu de nombreuses évolutions au cours de son existence. L'évolution de ces distinctions est étroitement liée au développement historique du pays et aux traditions politiques et religieuses françaises. Les premiers ordres de France ont vu le jour au début du Moyen Âge et, au fil des siècles, ils ont connu des abolitions et des renaissances, certains d'entre eux existant encore aujourd'hui en tant qu'honneurs dynastiques.
L'origine du système d'ordres en France
Les premiers ordres français sont apparus au XIVe siècle et à cette époque, ils avaient peu de ressemblance avec les distinctions modernes. Les anciens ordres de la maison royale française ont été créés sur le modèle des confréries monastiques guerrières et représentaient une alliance de chevaliers dirigée par un souverain, qui rassemblait les nobles les plus titrés de l'État. L'organisation avait ses statuts, sa hiérarchie, sa symbolique, son château et même des vêtements spéciaux. Entrer dans le cercle des élus était considéré comme un grand honneur, car c'était le roi lui-même qui adoubait les chevaliers.
Les ordres français médiévaux se sont progressivement développés, et leur structure est devenue plus complexe. Tous les chevaliers portaient des signes d'identification spéciaux, bien compris par les initiés. En ce qui concerne les anciens ordres européens, les spécialistes utilisent souvent le terme « insignes » (du latin « insigni » - « marque de distinction ») car ils servaient de symboles du statut de chevalier plutôt que de récompenses. Au début, les insignes étaient cousus sur les vêtements, puis les étoiles et les croix ont été portées en collier.
En 1352, le roi Jean le Bon (Jean II le Bon) fonda le premier ordre laïc de France, l'Ordre de l'Étoile. Les chevaliers qui en faisaient partie prêtaient serment de servir fidèlement la Maison de Valois et de soutenir le souverain dans la lutte contre les Anglais. Des miniatures ont été conservées, suggérant que le symbole de l'organisation était une étoile à huit pointes brodée d'or, attachée au manteau. L'ordre ne dura pas longtemps car il était étroitement lié à la réputation d'un roi qui se révéla malheureux. Le monarque fut vaincu par l'armée anglaise lors de la bataille de Poitiers et mourut peu de temps après en captivité, ce qui fit préférer oublier son initiative.
Louis XI de la dynastie des Valois est traditionnellement considéré comme le fondateur des ordres français, car il parvint à briser la résistance des seigneurs féodaux et à établir une monarchie absolue. En 1469, le souverain annonça la création d'un ordre de chevalerie, qui comprenait trente nobles proches. Le signe d'appartenance à ce groupe d'élite devint l'Ordre de Saint-Michel, que les descendants de la dynastie royale ont le droit de décerner jusqu'à ce jour. Pendant cent ans, il fut le seul, puis Henri II fonda l'Ordre du Saint-Esprit, tout aussi célèbre à notre époque.
La noblesse était fière d'appartenir à la caste élue et portait avec fierté les croix de chevalier sur des chaînes richement décorées. Le seul inconvénient de ces distinctions était qu'elles n'étaient accessibles qu'aux personnes d'origine noble. Cependant, à la fin du XVIIe siècle, la société française changea rapidement, avec l'influence croissante de la bourgeoisie, et les individus d'origines modestes trouvaient faveur parmi les favoris du roi. Il apparut donc la nécessité de récompenser les officiers qui s'étaient distingués au combat, souvent sans posséder de haut titre.
Ordres de France du XVIIe au XXe siècle
Sous le règne de Louis XIV, la France devint l'État le plus puissant d'Europe, exerçant une énorme influence sur les politiques et la culture des autres pays. En 1693, lorsque le monarque établit le premier ordre militaire de l'histoire du monde, l'Ordre de Saint-Louis, pour récompenser systématiquement les officiers pour leur « vertu, leurs mérites et leurs services exceptionnels », d'autres monarques européens suivirent l'exemple du « Roi-Soleil ». Des distinctions militaires apparurent par la suite en Prusse, en Suède, en Autriche et en Russie.
La Révolution française et les conflits internes qui suivirent changèrent radicalement la situation des récompenses. Le décret de l'Assemblée nationale du 1er janvier 1791 abolit tous les ordres chevaleresques et monar-chiques existants et établit l'insigne unique du Mérite militaire, qui dura exactement un an et fut annulé après la proclamation de la République.
La récompense la plus célèbre de l'histoire mondiale, la Légion d'honneur, fut instituée en 1802 à l'initiative de Napoléon Bonaparte. Cet ordre devint le premier d'un nouveau format, décerné sans distinctions de grades, de titres ou de positions, pour des mérites tant militaires que civils. La plus haute distinction de l'État survécut à toutes les bouleversements et restaurations et a persisté jusqu'à aujourd'hui avec de légères modifications.
Tout au long du XIXe siècle, la France poursuivit une politique d'expansion coloniale en Afrique et en Asie du Sud-Est, où toute une série de décorations fut instituée pour les pays conquis, notamment les ordres suivants :
- Ordre de l'Étoile noire.
- Ordre de Nichan Iftikhar.
- Ordre du Cambodge.
- Ordre de l'Étoile d'Anjouan.
- Ordre du Dragon d'Annam.
Parallèlement, des « ordres ministériels » furent institués, récompensant les réalisations exceptionnelles dans le développement de l'industrie, de l'agriculture, du tourisme, de la santé et du secteur social.
Pendant l'occupation fasciste, le général de Gaulle (Charles de Gaulle) dirigea le mouvement de la Résistance et en 1940, suivant le modèle des ordres chevaleresques médiévaux, il fonda l'Ordre de la Libération, où il occupa le poste de premier et unique grand maître. Les insignes ne comportaient qu'un seul degré - « Compagnon », qui était décerné pour des exploits dans la lutte contre les envahisseurs allemands.
Réforme des distinctions françaises
Au premier quart du XXe siècle, le pays disposait d'un système de distinctions bien organisé et logique, formé au fil des siècles. Après une brève période de bouleversements révolutionnaires, la République, qui remplaça le régime monarchique, reprit et développa les tendances historiquement établies dans le système de distinctions et introduisit de nouvelles caractéristiques : démocratie et égalité sociale.
Cependant, après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le pays se heurta à un système de récompenses complexe et confus. La plupart des colonies avaient depuis longtemps acquis leur indépendance, et le grand nombre de distinctions départementales en diminuait la valeur. En 1958, le général Georges Catroux initia une vaste réforme des ordres, qui fut ensuite soutenue par le président élu du pays, Charles de Gaulle.
Le chef de l'État avait pour objectif d'harmoniser et de simplifier la structure lourde, qui comprenait à l'époque un total de 90 insignes honorifiques. En conséquence, les ordres étrangers acquéraient le statut d'ordres d'outre-mer, et les ordres ministériels furent supprimés. À leur place, un nouvel ordre national du Mérite fut créé, devenant la deuxième distinction la plus importante du pays. Toutes les distinctions disparues furent déclarées trésors historiques.
Les ordres les plus célèbres de France :
- Ordre de Saint-Michel.
- Ordre du Saint-Esprit.
- Légion d'honneur.
- Ordre de l'Union.
- Ordre du Mérite agricole.
- Ordre de la Libération.
- Ordre national du Mérite.
Les collections d'insignes rares sont soigneusement conservées dans le bâtiment du Palais Salm à Paris, qui fonctionne comme un musée (Musée national de la Légion d'honneur et des ordres de chevalerie) depuis 1925. Les expositions donnent un aperçu du développement du système de distinctions depuis l'époque de Louis XI jusqu'à nos jours. Les exemples rares de phaléristique proviennent de collections privées et des réserves des musées nationaux. L'exemplaire le plus précieux est la chaîne d'ordre qui appartenait à Napoléon Ier.
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