JOHN BROWN, « LE CHRIST DES NOIRS » HUGO (Vic…
06.07.2025 14:00UTC +02:00
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OsenatAuctioneer | Osenat |
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Место проведения | Франция, FONTAINEBLEAU |
Комиссия | 29 % |
ID 1453008
Лот 3 | JOHN BROWN, « LE CHRIST DES NOIRS »
HUGO (Vic…
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2000EUR € 2 000 – 3 000
HUGO (Victor). [John Brown]. Dessin de Victor Hugo gravé à l'aquatinte sur fond bleu par Paul Chenay, avec TITRE AUTOGRAPHE DE VICTOR HUGO, à l'encre, en marge basse : « Le Christ des noirs ». 52,3 x 33,3 cm, 67,3, 46,3 cm ; encadrement sous verre ; quelques mouillures marginales.
TIRAGE AVANT LA LETTRE, antérieur au premier tirage détruit et a fortiori au second tirage diffusé.
ENVOI AUTOGRAPHE SIGNE DE VICTOR HUGO « à M. Ségé » (en marge basse). Le peintre-graveur Alexandre Ségé (1819-1885) est entre autres connu pour avoir peint une scène inspirée des Travailleurs de la mer de Victor Hugo : ce tableau ornait le vestibule de l'hôtel particulier de l'avenue d'Eylau où l'écrivain vécut à partir de 1878.
Une oeuvre à la croisée des combats abolitionnistes de Victor Hugo, contre l'esclavage et contre la peine de mort
DE JOHN CHARLES TAPNER A JOHN BROWN. En 1854, Victor Hugo fit 4 dessins de pendu pour dénoncer la pendaison d'un criminel de Guernesey, John Charles Tapner, auxquels il donna pour titres Ecce ou Ecce lex (Jean Massin et Bernadette Grynberg, n° 499 à 502)... Quand, en décembre 1859, le graveur Paul Chenay lui rendit visite à Hauteville House, Victor Hugo s'activait pour protester contre le procès puis la pendaison de l'anti-esclavagiste américain John Brown : il autorisa l'artiste à traduire en gravure l'un de ses dessins de 1854, en lui indiquant comme nouveau titre John Brown et comme sous-titre successivement Crux nova puis Pro Christo sicut Christus – et à diffuser l'estampe. Le 10 janvier 1860, il lui écrivait : « Tout ce qui concourt au grand but : Liberté, constitue pour moi le devoir et je serai heureux si ce dessin, multiplié par votre art, peut contribuer à maintenir présent dans les âmes le souvenir de ce libérateur de nos frères noirs, de cet héroïque martyr John Brown, mort pour le Christ et comme le Christ. » Quand il reçut les premières épreuves du travail de Paul Chenay, en avril 1860, il écrivit dans son journal qu'elle était « fort belle », et, dans sa lettre dé félicitations, que c'était « un chef-d'œuvre ».
UNE ŒUVRE D'ABORD CENSUREE PAR L'EMPIRE. Cette estampe fit l'objet d'un premier tirage sur lequel Paul Chenay fit apparaître en grand la date de l'exécution de John Brown, le 2 décembre 1859... ce qui entraîna une réaction de la censure qui y voyait une allusion transparente au coup d'État du 2 décembre 1851 : les gravures furent alors saisies et détruites. Un second tirage fait par Gilquin et Dupain fut finalement autorisé, seulement titré « John Brown », sans la date litigieuse ni sous-titre, et diffusé avec le fac-similé lithographié d'une lettre de Victor Hugo du 21 janvier 1861 exposant sa position sur le cas de John Brown : « [...] Remettons sous les yeux de tous, comme enseignement, le gibet de Charlestown, point de départ de ces graves événements [la sécession de plusieurs États rompant l'Union américaine]. Mon dessin, reproduit par votre beau talent avec une fidélité saisissante, n'a d'autre valeur que ce nom, John Brown, nom qu'il faut répéter sans cesse, aux Républicains d'Amérique, pour qu'il les ramène au devoir, aux esclaves, pour qu'il les appelle à la liberté. »
Le coût de cette gravure de grand format était cependant trop important pour permettre la large diffusion qu'appelait pour Victor Hugo l'importance de la cause à défendre : il en fit alors faire un cliché photographique qu'il proposa d'une part séparément à la vente à prix modique, et qu'il fit d'autre part placer en frontispice d'une brochure intitulée John Brown (Paris, Dentu, Dusacq, 1861). L'ensemble eut un large écho, jusqu'en Haïti, pays noir émancipé de la tutelle coloniale française.
MILITANT ANTI-ESCLAVAGISTE AMERICAIN BLANC, JOHN BROWN (1800-1859) se sentit très tôt révolté par la condition faite aux noirs aux États-Unis et prêcha l'abolition de l'esclavage. Calviniste illuminé, constatant l'impuissance de la parole sur la question de l'esclavage, et se vivant comme l'instrument de Dieu, il se lança dans la lutte violente, réunit un groupe autour de lui, commandita des assassinats d'esclavagistes, et perpétra lui-même avec plusieurs de ses fils un crime sur un colon raciste en 1856. Recherché dans plusieurs États de l'Union, il fut finalement fait prisonnier en 1859 alors qu'il tentait sans succès d'organiser un soulèvement armé d'esclaves. Lors de son procès à Charlestown, et dans une série de lettres écrites alors, il opposa une défense éloquente et charpentée qui impressionna. Son cas personnel eut un retentissement national et souligna plus généralement, à la veille de la guerre civile, l'opposition à l'égard de l'esclavage entre les États du Nord et les États du Sud de l'Union. John Brown fut condamné et pendu le 2 décembre 1859, et sa mort en fit un héros et un martyr de la cause anti-esclavagiste : il fut célébré comme tel par des personnalités américaines éminentes comme le poète Henry Wadsworth Longfellow, le philosophe Ralph Waldo Emerson, le naturaliste et essayiste Henry David Thoreau, et même, quoiqu'avec des réserves au sujet de l'action violente, par Abraham Lincoln.
HUGO PRIT FAIT ET CAUSE POUR JOHN BROWN ET ANTICIPA LA GUERRE CIVILE SUR LA QUESTION NOIRE. Mis au fait de la menace judiciaire pesant sur John Brown, mais ignorant les aspérités de l'action de celui-ci, Victor Hugo se décida à faire entendre sa voix : croyant erronément à un sursis, alors que l'homme avait déjà été exécuté, il écrivit le 2 décembre 1859 une adresse « Aux États-Unis d'Amérique » dans laquelle il soulignait l'antinomie entre l'esclavage et les principes fondant une République, tout en annonçant que cette question pourrait bien amener la rupture de l'Union. Ce texte fut diffusé en Angleterre, en Belgique, en France, en Amérique et, s'il n'eut que peu de conséquences pratiques, il eut une grande résonnance par la fermeté de ses principes : « Lorsqu’on réfléchit à ce que Brown, ce libérateur, ce combattant du Christ, a tenté, et quand on pense qu’il va mourir, et qu’il va mourir égorgé par la République américaine, l’attentat prend les proportions de la nation qui le commet ; et quand on se dit que cette nation est une gloire du genre humain, que, comme la France, comme l’Angleterre, comme l’Allemagne, elle est un des organes de la civilisation, que souvent même elle dépasse l’Europe dans de certaines audaces sublimes du progrès, qu’elle est le sommet de tout un monde, qu’elle porte sur son front l’immense lumière libre, on affirme que John Brown ne mourra pas, car on recule épouvanté devant l’idée d’un si grand crime commis par un si grand peuple... ».
VICTOR HUGO ABOLITIONNISTE, CONTRE LA PEINE DE MORT. Ce fut un des grands combats de sa vie, et il s'y engagea très tôt, évoquant la question dès ses romans Han d'islande (1823), Le Dernier jour d'un condamné (1829) ou Claude Gueux (1834). Il se manifesta de plus en plus hautement et, alors qu'il était toléré comme exilé sur le territoire anglais, il osa écrire par exemple en 1854 une lettre ouverte au premier ministre britannique Lord Palmerston pour lui réclamer la grâce d'un criminel de Guernesey, John Charles Tapner, lettre dans laquelle il usait de la démonstration comme de l'ironie : « Bah ! qu’importe ! Un homme pendu ; et puis après ? ». En 1859 et 1861, il défendait en vain l'abolitionniste John Brown puis dénonçait son exécution (John Brown) ; en 1867, il publiait soutenait avec succès des nationalistes irlandais menacés de la peine capitale (Pour les Fenians) ; en 1883, encore, il s'adressait en vain à la reine d'Angleterre pour demander l'abolition de la peine de mort.
VICTOR HUGO ABOLITIONNISTE, CONTRE L'ESCLAVAGE. Il s'agit là d'une opinion qui mûrit en lui en plusieurs temps, au fil de son évolution politique : il se montra sensible à la condition des esclaves noirs dès sa jeunesse, comme il ressort de son roman Bug Jargal situé à Saint-Domingue sous la Révolution (1826), mais il se montra alors critique de toute insurrection violente, et surtout réticent vis-à-vis d'une émancipation qui remettrait en cause, craignait-il, l'ordre social dans son ensemble. Pour autant, lié avec Victor Schœlcher, et rassuré par le succès de l'action abolitionniste de celui-ci en 1848, il adopta définitivement et avec ferveur la cause anti-esclavagiste. Ainsi, sollicité en 1851 par Maria Weston Chapman, au nom de la société anti-esclavagiste de Boston, il lui apporta son soutien par une lettre vibrante de conviction, et il s'engagea avec force dans l'affaire John Brown.
BEAU-FRERE DE VICTOR HUGO ET INTERPRETE DE SON ŒUVRE GRAPHIQUE, LE GRAVEUR PAUL CHENAY (1818-1906) avait épousé en 1858 Julie Foucher, sœur d'Adèle, épouse de l'écrivain. Cette union tardive avec un artiste impécunieux parfois porté sur la boisson s'était faite contre l'avis de la famille Foucher, mais Victor Hugo fit bon accueil au nouveau venu et accepta ensuite de lui confier plusieurs de ses dessins pour qu'ils soient reproduits par la gravure : le présent pendu, à part, et une série de compositions publiée en recueil en 1863. Théophile Gautier écrivit la préface de ce volume, et y fut le premier à affirmer publiquement les qualités artistiques de Victor Hugo : « Il eût été aussi aisément grand peintre que grand poète ».
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