FLAUBERT, Gustave (1821-1880)

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€ 5 040
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21.03.2024 13:00UTC +02:00
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CHRISTIE'S
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Франция, Paris
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ID 1173274
Лот 228 | FLAUBERT, Gustave (1821-1880)
FLAUBERT, Gustave (1821-1880)
Lettre autographe signée “ton MONSTRE” [à Louise Colet], "pauvre chère Muse", [Croisset], datée “Vendredi soir minuit”, [7 avril 1854].
4 pp. (247 x 192 mm) sur un bifeuillet (rousseurs, traces de mine de plomb en première page par une autre main, trou d'épingle au coin supérieur gauche du deuxième feuillet).

Importante lettre, offrant un aperçu extraordinaire de la genèse de Madame Bovary et de la méthode littéraire flaubertienne. L'auteur travailla cinq ans à l'écriture de Madame Bovary, dressant une première ébauche dès 1851. En 1856, le brouillon comportait plus de 4000 pages. Correspondance, II, pp. 544-547.

« Il faudrait tout connaître pour écrire. Tous tant que nous sommes, écrivassiers, nous avons une ignorance monstrueuse [...] Il faut que les phrases s’agitent dans un livre comme les feuilles dans une forêt, toutes dissemblables en leur ressemblance ».

La lettre s'ouvre par le passage célèbre de Flaubert sur l'avancement de son grand roman : "13 pages en 7 semaines ! enfin, elles sont faites je crois, et aussi parfaites qu’il m’est possible. Je n’ai plus que deux ou trois répétitions du même mot à enlever et deux coupes trop pareilles à casser. – Voilà enfin q[uel]que chose de fini. C’était un dur passage : il fallait amener insensiblement le lecteur de la psychologie à l’action, sans qu’il s’en aperçoive. Je vais entrer maintenant dans la partie dramatique & mouvementée. – encore deux ou trois g[ran]ds mouvemens et j’apercevrai la fin. – Au mois de juillet ou d’août, j’espère entamer le dénouement. Que de mal j’aurai eu, mon Dieu ! que de mal ! que d’échignements et de découragements !"

Flaubert décrit comment il a passé toute la soirée à étudier la chirurgie, en particulier le traitement des pieds bots, s'exclamant sur la nécessité de recherches approfondies : "J’ai hier passé toute ma soirée à me livrer à une chirurgie furieuse. J’étudie la théorie des Pieds-bots. J’ai dévoré en trois heures tout un volume de cette intéressante littérature & pris des notes. Il y avait là de bien belles phrases : « Le sein de la mère est un sanctuaire impénétrable & mystérieux où », etc – belle étude, du reste ! que ne suis-je jeune ! Comme je travaillerais ! il faudrait tout connaître pour écrire. tous tant que nous sommes, écrivassiers, nous avons une ignorance monstrueuse, – et p[ou]rtant comme tout cela fournirait des idées, des comparaisons ! La moelle nous manque, généralement ! Les livres d’où ont découlé les littératures entières, comme Homère, Rabelais ... sont des encyclopédies de leur époque. – ils savaient tout ces bonnes gens-là ; & nous, nous ne savons rien. – il y a dans la Poétique de Ronsard un curieux précepte : il recommande au poète de s’instruire dans les arts & métiers, forgerons, orfèvres, serruriers, etc. p[ou]r y puiser des métaphores ... c’est là ce qui vous fait, en effet, une langue riche et variée. il faut que les phrases s’agitent dans un livre comme les feuilles dans une forêt, toutes dissemblables en leur ressemblance."

L'écrivain s'enquiert ensuite de la santé de Louise, qui souffre d'un mal mystérieux, lui conseillant de se méfier des médecins. Il rend hommage à Alfred de Vigny, se remémore son ancien enthousiasme pour Chatterton, et parle du besoin du public de deux livres moraux, l'un sur la littérature et l'autre sur la sociabilité, bien qu'il admette ne pas pouvoir commencer à travailler sur ces deux traités avant au moins trois ans. Après un passage acide sur Leconte de Lisle l'accusant d'être essentiellement un artiste de salon ("J’ai reconnu là un poseur taciturne"), la lettre se termine par une remarque grivoise aux dépens de son ami Louis Bouilhet.

An extraordinary letter on the composition of Madame Bovary and Flaubert's literary method: he talks about a difficult part of 13 pages that took him 7 weeks to write and explains how much it is important for a good writer to "know everything".


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