Les icônes orthodoxes les plus célèbres

L'iconographie est une forme d'expression artistique. Cependant, contrairement à d'autres formes, elle porte des significations et une importance bien plus profondes. La mission d'une œuvre sacrée est fondamentalement différente de celle des tableaux, même de ceux à caractère spirituel. Peu d'iconographes orthodoxes sont connus ; de plus, les images saintes étaient souvent créées collectivement, le maître artiste dessinant le visage tandis que les assistants contribuaient au reste. Voici une liste des cinq icônes les plus célèbres dans le monde orthodoxe.

Les icônes orthodoxes les plus célèbres. Iconostase dans l'église

L'icône de la Mère de Dieu de Vladimir (Notre-Dame de Vladimir)

L'une des images les plus vénérées de l'orthodoxie russe est l'icône de Vladimir représentant la Mère de Dieu. Selon la légende, elle est attribuée à la main de l'évangéliste Luc. L'image, selon la légende, a été appliquée sur un plateau en bois autour duquel le Sauveur, la Vierge Marie et le juste Joseph se sont réunis pour un repas.

Les icônes orthodoxes les plus célèbres. La Mère de Dieu de Vladimir (Notre-Dame de Vladimir), 1131

L'icône est arrivée en Russie en 1131 en cadeau à Iouri Dolgorouki (en russe : Юрий Долгорукий). Depuis lors, elle protège la Russie des envahisseurs étrangers et accomplit des miracles. Par exemple, on dit que l'icône a sauvé la terre russe de Tamerlan, en 1480 de la dévastation par la Horde d'or dirigée par Akhmat, et en 1521, elle a sauvé Moscou de la défaite par le khan de Kazan, Mehmed-Girey.

« La Trinité » d'Andreï Roublev

L'une des icônes les plus célèbres du monde orthodoxe est située à la Galerie Trétiakov - La Trinité, peinte par Andreï Roublev (en russe : Андрей Рублёв) - l'œuvre la plus célèbre du maître. Elle a été créée au début du XVe siècle (la date exacte est difficile à déterminer pour les spécialistes) pour la majestueuse cathédrale de la Trinité en pierre.

Les icônes orthodoxes les plus célèbres. Andreï Roublev. Icône de la Trinité, 1425

Il était prévu que l'icône soit placée à droite des portes royales. L'image est complexe et stratifiée, remplie de symboles et de significations. Par conséquent, de nombreuses études scientifiques ont été consacrées au sujet de ce chef-d'œuvre.

L'icône de Notre-Dame de Kazan

L'icône canonique miraculeuse a été découverte au milieu de l'été 1579, un quart de siècle après la conquête du khanat de Kazan par Ivan le Terrible. Le patriarche Hermogène écrivit qu'à la veille du 8 juillet, jour de la découverte de la relique, un violent incendie éclata à Kazan, provoquant la destruction de la moitié de la ville, y compris une partie du Kremlin. Les Tatars se réjouirent, prétendant que les forces divines avaient puni les malfaiteurs qui avaient attenté aux terres musulmanes. L'archer Daniil Onuchin prévoyait de construire une nouvelle maison à l'emplacement de celle brûlée, mais il fut arrêté par la fille de Matrona, âgée de dix ans.

Les icônes orthodoxes les plus célèbres. Notre-Dame de Kazan, 1579

La fille raconta que la Mère de Dieu lui était apparue en rêve et lui avait ordonné de trouver l'image sur le site de la future construction. La petite fille fut ignorée, mais elle insista encore et encore pour que les cendres soient déterrées.

Finalement, la fille l'emporta, et ils commencèrent à dégager les cendres et les restes du bâtiment incendié. C'est là que fut trouvée l'icône de Notre-Dame de Kazan. L'icône miraculeuse guérissait les maladies et inspirait les guerriers ; Pierre Ier et Mikhaïl Koutouzov priaient devant elle à la veille de grandes campagnes. Au début du XXe siècle, l'icône fut détruite, mais de nombreuses copies se répandirent dans le monde entier. La plus ancienne peut être vue à la galerie Trétiakov.

« Spas Nerukotvornyi » de Simon Ouchakov

Peut-être l'icône ancienne la plus intéressante, « Spas Nerukotvornyi », fut peinte en 1658 dans l'atelier de Simon Ouchakov (en russe : Симон Ушаков), un peintre d'icônes royal du XVIIe siècle. Elle est intéressante par sa non-canonisation et son réalisme - avant cela, les images étaient peintes selon des règles strictes. Le visage du Sauveur sur le tissu semble humain et bienveillant, même les cils sont soigneusement représentés - ce qui est atypique pour l'iconographie russe ancienne.

Les icônes orthodoxes les plus célèbres. Simon Ouchakov. Spas Nerukotvornyi, seconde moitié du XIIe siècle

L'icône est basée sur une légende biblique. Une fois, le Sauveur se lava le visage, s'essuya avec une serviette, et Son image resta sur le tissu. Elle devint la première image de Jésus. L'image « Spas Nerukotvornyi » est l'une des plus sacrées et vénérées du christianisme. Et elle a été reproduite à plusieurs reprises par Simon Ouchakov dans ses créations. Le tissu le plus célèbre créé par Ouchakov est aujourd'hui soigneusement préservé à la galerie Trétiakov.

« Spas v silah » de Andreï Roublev

L'icône « Spas v silah » du célèbre Andréï Roublev est très symbolique. Selon l'intention du créateur, elle représente l'image du Christ au centre de l'Univers. En fait, il s'agit d'un schéma visuel de la cosmogonie chrétienne avec tous ses attributs.

Les icônes orthodoxes les plus célèbres. Andreï Roublev. Spas v silah, 1408

L'icône « Spas v silah » est l'une des reliques les plus importantes de l'orthodoxie, et c'est pourquoi elle est toujours placée au centre de l'iconostase, au-dessus des Portes Royales. L'image d'Andréï Roublev se trouve aujourd'hui à la galerie Trétiakov, dans un sarcophage en verre, où des conditions spéciales ont été créées pour sa préservation.